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Vis ma vie de Freelance [Édition n°2]

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, entre 2 retours clients, j’ai envie de vous parler de quelque chose qui rend malade pas mal de Freelances comme moi je pense … J’ai nommé les prix bas demandés par les clients ! J’y suis confronté tous les jours, et je n’arrive toujours pas à comprendre cette généralisation. Non pas que je ne comprenne pas que les clients recherchent des coûts réduits, car je sais que les temps sont durs pour tout le monde, mais certains dépassent les bornes des limites (hein Maurice !).

Des clients de bonne volonté ?

Alors oui, je sais, la plupart des clients ont une telle méconnaissance du métier de Freelance, qu’ils n’ont pas la moindre notion des prix pratiqués pour la création d’un site internet par exemple. Et ce n’est pas eux que je vise dans cet article. Je n’ai pour ma part aucune notion des prix d’un changement d’une pompe à eau sur ma voiture, alors je suis le premier à grogner contre les garagistes quand ils m’annoncent un prix exorbitant. Et c’est ici le même principe.

Non, ceux que je vise, ce sont bien les clients qui font exprès de ne pas savoir. Qui, volontairement, demandent des prix très bas, alors qu’ils connaissent la valeur d’un site. Et ils sont nombreux !

Demander un site complet, avec hébergement, nom de domaine, création du design et intégration, et tout ça pour 40€ (véridique), c’est clairement insultant…

Vu ce matin sur le tchat prestataires de Codeur.com
Vu ce matin sur le tchat prestataires de Codeur.com

Un problème de concurrence ?

Des Webmasters et Infographistes, on sait tous qu’il y en a à chaque coin de rue. Et certains en manque de contrats n’hésitent pas à casser les prix frôlants le ridicule. Devant la multiplication des freelances, on assiste donc à une baisse générale des tarifs pratiqués par une minorité, mais qui fait énormément de mal à la majorité … Comme d’habitude me direz-vous !

Je suis pour ma part inscrit sur un site qui répertorie des appels d’offres. Et la concurrence la plus rude est celle des pays étrangers. Les indiens, malgaches ou autres “peuvent se permettre” de proposer des prix défiants toute concurrence. Difficile donc de les concurrencer en présentant aux clients des tarifs multipliés par 5 ou 10 !

Fort heureusement, un bon nombre de clients préfère faire appel à un freelance basé en France, pour des questions bien souvent de proximité et de qualité. Attention les réacs’, je n’ai pas dis que les malgaches ne savaient pas travailler ! Je pense simplement que la relation ne peut pas être la même, et que pour des projets web, mieux vaut garder une relation de proximité.

Vers la généralisation du travail gratuit

Le travail gratuit est matérialisé entre autre par ces plateformes qui organisent à la chaîne des appels d’offres maquillés en « concours » pour faire le plein de consultations créatives sans débourser un centime. Ces sites qui ont pignon sur rue n’ont aucun scrupule à faire trimer des freelances pendant des heures, sans aucune garantie de rémunération.

On ne peut bien entendu pas blamer les clients qui en profitent (quoi que …), puisque ces sites leur proposent un logo pour quelques euros en un temps record. Mais il faut savoir que sur ces projets, le freelance qui remporte le concours, en plus d’avoir sûrement travaillé sur 50 projets à la fois dans l’espoir de se faire un billet, va être en plus taxé d’une commission par le site… Un bien bel esprit …

phrase-graphiste

 

Oui, chers clients, il y a beaucoup de travail derrière une facture !

C’est difficile à imaginer, mais oui, la réalisation d’un site internet prend du temps. Il ne suffit pas de 3 clics pour réaliser un projet web complet.

De la maquette à la mise en ligne, en passant par l’optimisation du référencement et aux tests en recette, le processus demande du temps et des compétences. Cela implique de faire ses prestations avec soin, sens du détail, écoute et expertise. Dans le cas d’une migration de site par exemple, non, on ne fera pas uniquement 1 clic. Dans le cas d’un design personnalisé, on dialoguera longuement par mail ou par téléphone avec son client, on essaiera de le guider au mieux vers des solutions efficaces.

Alors oui, “un site internet, c’est cher” ! Mais il est le reflet de votre activité, au même titre que la devanture de votre boutique par exemple. Alors pourquoi ne pas en prendre soin et mettre le prix nécessaire pour une réussite totale ?

 

” Choisi ou pas, victorieux ou pas, votre travail qu’il se limite à des recommandations ou qu’il se matérialise par des maquettes est le résultat d’une expertise, d’une réflexion, d’une culture, bref de plusieurs heures ou journées de mobilisation de ces compétences qui font de vous le professionnel que vous êtes.
Ce travail créatif, par définition, c’est ce qui vous fait vivre parce que vous le vendez, et si vous le vendez c’est qu’il a une valeur intrinsèque qui ne dépend en rien de ce qui en sera fait ensuite. Existe-t-il une raison valable de donner ce que vous espérez vendre un jour pour vivre ? ”

Source : Kit de survie du créatif

 

La vie de freelance ce n’est pas toujours tout rose. Il faut du courage. Pour durer, il faut se respecter. Et je pense que le respect, ça commence par un prix juste, en adéquation avec le travail fourni…

 

Et pour ceux qui ont eu la flemme de tout lire, ou que j’ai perdu dans mes phrases interminables, je vous conseille la vidéo ci-dessous : tout y est dit, merci @boidin

 

 

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  1. Hello Yohann,

    1/ Bravo pour ton site
    2/ Bravo pour tes réalisations
    3/ Bravo pour avoir osé quitter le confort du salariat
    4/ A propos de ton coup de gueule, comme dans le cas des boulangers ou des plombiers, il y a différentes façon de fixer son prix. Pour chaque positionnement, seuls les meilleurs réussissent. La gratuité n’est pas un modèle, elle ne fait que déboucher sur une dégradation générale des prestations qui finalement rend encore plus évidente l’offre de ceux qui jouent la carte de la qualité, du sur-mesure et de l’hyper proximité (effet sablier). Le tout est de se faire connaitre et reconnaître pour sa différence (ce que ne font pas les autres).
    5/ Enfin, si tu cherche a développer ton activité, t’associer ou partager ton expérience, j’aimerai échanger avec toi sur différents projets que j’ai en tête et dans lesquels je suis prêt à m’investir et investir touchant de très prêt ton métier.

    A ta dispo pour déjeuner ensemble un de ces quatre,

    Amicalement,

    Henri Bouvet
    06 85 05 62 47
    hbouvet74@gmail.com

  2. Cıvata
    Permalink
  3. Salut Yohann,

    Je suis également graphiste inscrit sur codeur (c’est comme ça que je suis tombé sur ton site qui est très bien réalisé au passage) et je rencontre le même soucis.

    En ce qui concerne la concurrence acharné entre prestataires sur ce type de plateforme malheureusement elle est inévitable…quand on voit le nombre de réponses à chaque offre, je comprend que certains pour se démarquer puissent casser les prix. C’est bien dommage mais c’est inévitable car quand tu arrive sur ce type de plateforme et que tu n’a aucun avis clients, quasi aucunes références, le seul levier qui peut faire qu’un client te choisisse, c’est très clairement le prix. Et à ce petit jeu malheureusement il n’y a pas de limite et c’est en partie de la faute des plateformes elles mêmes.

    En effet je pense que le prix ne devrait pas être privé sur ce type de plateforme. Le fait d’avoir un prix public permettrait d’une part de pouvoir se situer face à la concurrence et d’autres part d’éviter qu’un prestataire n’ayant aucunes connaissances des prix pratiqués dans le secteur (car il y a aussi des amateurs sur ce genre de plateforme qui parfois font du travail de pro mais n’y connaissent rien en facturation, pour eux c’est un loisir) se permettent de faire des offres 10 fois moins chers.

    On peut imaginer un bouton “signaler l’offre de ce prestataire” et si une majorité à cliqué sur le bouton, l’offre du prestataire disparaît.

    Pour moi c’est donc de la responsabilité de la plateforme de faire en sorte que les prix ne soient pas trop tirés vers le bas. C’est dans notre interêt mais également dans l’interêt de la plateforme qui se paye une commission en fonction du prix de la prestation.

    Le soucis sur ce type de plateforme, c’est que nous n’avons aucunes forces d’opposition. Nous sommes quasiment tous freelances à notre compte et donc très isolé. Ce qu’il nous faudrait c’est un syndicat comme dans une entreprise ou plutôt un groupement de freelance (puisqu’il ne s’agit pas d’une entreprise mais nous travaillons quand même ensemble) qui pourrait mettre un peu la pression sur ce type de plateforme et faire des revendications dans notre interêt.

    C’est exactement le même principe sur les plateformes de concours…tout est dans l’interêt du client. Le prestataire freelance quand à lui est obligé d’accepter les règles du jeu (si il y a des règles) afin d’espérer se faire un salaire.

    Pourtant, nous pourrions faire basculer les règles du jeu très facilement en formant un groupement de freelance car sans nous : PAS DE PLATEFORME !

    Car l’idée des concours n’est pas mauvaise en soi mais elle a été tout simplement très mal exploité car uniquement tourné dans l’interêt du client ( toujours plus pour toujours moins cher) et l’interêt de la plateforme (trouvé des clients facilement en proposant un service défiant toutes concurrence à la limite de la concurrence déloyale).

    Si on prend le temps d’imaginer 2 secondes un système de concours alternatif (plus responsable comme une espèce de concours labellisé commerce équitable), on pourrait très bien imaginer un concours où le nombre de participants est limité. A quoi ça sert d’avoir 40 graphistes en compétitions pour ne choisir d’un seul logo à la fin ? C’est purement du gâchis.

    L’idée mérite surement d’être développé mais je ne veux pas non plus inonder ton blog avec mon commentaire. En tout cas bravo pour cet article, on se sent un peu moins seul 🙂